Au Havre, les boulangeries-pâtisseries Le Père La Brioche sont une institution depuis cinq génératio
- Paris Normandie
- 19 janv. 2016
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Les boulangeries-pâtisseries Le Père La Brioche, au Rond-Point (164, cours de la République) et dans le quartier de l’Eure (4, rue Denfert-Rochereau), sont une enseigne longtemps associée à l’histoire d’une famille et à une figure locale : Jean Duchemin, alias « Le Père La Brioche ». « Ce surnom lui a été donné car il vantait devant son magasin ses brioches en les faisant goûter aux chalands », rappelait Yvonne, son épouse, dans Entre gare et Rond-Point, le livre de Gilbert Betton (Éditions de l’Estuaire, 1988).

Cinq générations de commerçants ! Les Duchemin, ce sont cinq générations de commerçants. Il y eut d’abord Alexandre, né en 1847 à Notre-Dame-du-Bec et dont les parents et grands-parents étaient cultivateurs dans ce village. Il fut boulanger, puis marchand coquetier. Neuf enfants issus de son mariage avec Victoire Lebigre ont survécu, indique la généalogie familiale. Parmi eux : Charles, qui épousa Gabrielle Chicot. Jean Duchemin est leur fils. Il épouse Yvonne Leriche.
De ce couple naît Jean-Paul Duchemin. Écoutons-le : « Charles s’est établi en 1903. Il est mort en 1919 d’un accident de la circulation, il avait une quarantaine d’années. Jean, mon père, a repris le magasin en 1927. Sitôt la guerre finie, il a animé le Rond-Point avec des amis et son beau-père, M. Leriche, qui tenait un magasin de confection juste en face. Il a créé la première foire commerciale à l’école Montesquieu. Mon père a été président de la commune libre du Rond-Point. Il y avait les radiocrochets, les 14 juillet avec le feu d’artifice sponsorisé par Le Petit Paris. Il a créé Les Fiancés de la Fortune. »

Les Fiancés de la Fortune, initiée en 1950 avec le journaliste Pierre Varrès, était une animation née en 1950 et qui bénéficia du parrainage de la Ville, du Havre-Libre et de France-Soir. Des soirées de galas permirent ainsi de financer les activités du comité des fêtes de la Ville, et d’offrir à des couples de jeunes fiancés des cadeaux offerts par des commerces locaux. Que de sympathiques souvenirs évoque pour nombre de vieux Havrais le nom du « Père La Brioche » ! Un homme qui a eu le bonheur d’accueillir dans son cher quartier du Rond-Point Vincent Auriol et René Coty, et de côtoyer aussi Jean Nohain, Fernand Raynaud et un jeune chanteur du nom de Pierre Perret. Jean Duchemin est décédé en 1973. Son fils Jean-Paul a pris le relais en 1964 et a animé la boulangerie-pâtisserie du Rond-Point jusqu’en 1994 avec le concours de son épouse Lyliane, de sa fille Nathalie et de toute une équipe. « Quand on a fini, on était seize. » Chez les Duchemin, le commerce c’est inné. « Ma sœur Janine a travaillé avec mes parents avant d’être bouchère au Rond-Point. Mon frère Jacques a été pâtissier jusqu’au service militaire, puis concessionnaire Renault et président de la chambre de commerce de Fécamp », explique Jean-Paul Duchemin. Et aujourd’hui, Nathalie gère avec son époux un bar des Halles. Tout est fabriqué sur place.

Depuis 1994, Dominique et Philippe Bosquet président aux destinées du Père La Brioche au Rond-Point. Ils officient avec une dizaine de personnes. « On fournissait cette boulangerie en pain et mon mari l’a achetée le 1er juillet 1994. On fait toujours les quatre pains au chocolat tout chauds l’après-midi et la vente à la criée. Les ventes ont évolué : c’est de la vente rapide, un petit en-cas le midi », précise Mme Bosquet. « Il n’y a rien de congelé, ici on fabrique tout de A à Z », conclut son époux. (sources Paris Normandie)
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